Colloque

Bâti végétalisé et biodiversité urbaine

La biodiversité urbaine est l’objet de toutes les attentions depuis plusieurs années. Ainsi nous redécouvrons comment le vivant s’invite et s’intègre dans les zones minérales urbaines , et comment les espèces peuvent s’adapter à ce milieu construit à l’origine uniquement pour regrouper les activités humaines. La prise de conscience du grand public sur les questions écologiques guide les récentes politiques urbaines dans le sens d’une meilleure prise en compte de la biodiversité . Conscients des multiples atteintes à la biosphère, de plus en plus d’habitants des grandes agglomérations françaises et internationales souhaitent vivre dans des villes plus vertes, plus durables et plus écoresponsables . Si les parcs et jardins ont été les premiers espaces à accueillir un peu de « nature en ville », la place de la biodiversité est aujourd’hui repensée pour être plus fortement intégrée au bâti, afin que chaque espace potentiel puisse être efficacement support du vivant. Cette évolution reste assez récente : l’émergence des toitures végétalisées date des années 90, avec un engouement marqué et une croissance importante entre 2000 et 2010. Les murs végétalisés ont commencé à se développer un peu plus tard, dans les années 2010. Encore plus récemment, l’agriculture urbaine en toiture a connu un essor important depuis 2015, posant aussi la question des synergies et antagonismes possibles entre biodiversité et production agricole, c’est à dire la question des usages de ces espaces et de leur destination, comme cela peut aussi être le cas pour le développement du photovoltaïque. Le nombre des réalisations de bâtiments végétalisés étant maintenant significatif, on peut aujourd’hui se demander quelle est la capacité réelle des toitures et façades végétalisées à accueillir favorablement une flore diversifiée et notamment des espèces spontanées et locales, comment elles évoluent et ce qu’elles apportent à la ville et à ses habitants. Plusieurs programmes de recherche ont été suivis sur ce sujet ces dernières années, par exemple l’étude Grooves de l’ARB Ile de France et le programme Florilèges Toitures de Plante & Cité. Ces études permettent de comprendre le devenir des toitures végétalisées, au niveau de la composition végétale, de la dynamique des communautés d’espèces et de leurs interactions. L’impact de ces installations peut être également étudié du point de vue de la faune et de la microfaune : arthropodes (dont insectes), oiseaux, chiroptères (chauves souris), micro organismes du sol : sont ils présents, comment se sont ils « appropriés » ces espaces ? Ces réalisations constituent elles des lieux accueillants pour leur permettre de s’y installer et s’y développer ? Quelles sont les conditions pour que leur implantation, leur développement et leurs interactions soient optimum Enfin ces « îlots de nature » peuvent ils être reliés les uns aux autres, pour construire une ville interconnectée, de façon fluide, à la nature ? Peut on en mesurer les effets positifs pour la biodiversité mais aussi pour le bien être des urbains au travers de ce que l’on nomme les « services écosystémiques » ? Lors de ce colloque à l’initiative de l’Adivet, l’association des toitures et façades végétales, nous aborderons ces questions et tenterons d’y apporter des éléments de réponse au gré des interventions des spécialistes de la biodiversité, de l’environnement, mais aussi de l’architecture et de l’urbanisme. Télécharger les informations pratiques et le programme : ICI

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