Colloque

26èmes Rencontres du Réseau des Grands Sites de France

Entre paysage et expérience immersive, quelle mobilité durable pour les territoires patrimoniaux ?

es Rencontres du Réseau des Grands Sites de France rassemblent chaque année autour de 250 participants, élus et techniciens des collectivités locales, professionnels et experts des espaces naturels, du patrimoine et du tourisme, chargés d’approfondir un thème important pour la gestion et le devenir des Grands Sites de France et plus largement de tous les paysages d’exception.

Le Grand Site de France Puy Mary – Volcan du Cantal accueille cette année l’événement qui se tiendra du 9 au 12 octobre 2024 et traitera du thème de la mobilité durable dans les paysages patrimoniaux.
Croisant le regard d’experts, d’élus et d’acteurs de terrain, trois séquences rythmeront les séances plénières :

1 – Comment s’organiser à l’échelle territoriale pour favoriser les logiques d’écomobilité  ?

2 – Quelle approche paysagère de la mobilité durable ? 

3 – Comment la mobilité durable participe-t-elle à l’expérience de visite souhaitée ?

> Programme à télécharger

L’histoire des Grands Sites de France se mêle avec celle du tourisme et des mobilités. Le XXe siècle, avec l’avènement des routes panoramiques et l’accès en voiture jusqu’au cœur des sites, en fait des objets de désir accessibles au plus grand nombre. Cela contribue à les ancrer dans un imaginaire collectif et participe au maintien d’une économie locale fondée sur le tourisme dans ces territoires ruraux confrontés à la déprise agricole. Toutefois, infrastructures nouvelles, multiplication et accélération des déplacements, impactent les paysages et la vie locale.
La voiture individuelle est reine et l’enjeu est alors d’en diminuer la pression et les nuisances. Il s’agit de reculer et contenir les stationnements, renaturer les espaces ainsi libérés, mettre en place des navettes, promouvoir une approche paysagère de la route.
Une réflexion plus large s’engage alors au sein du Réseau des Grands Sites de France autour d’un tourisme choisi et non subi, œuvrant à des visites plus longues, à l’échelle du territoire. Cette transition s’accompagne de l’émergence d’une offre de mobilité durable. Ainsi, dès 2010, les Rencontres annuelles du RGSF traitent de « L’écomobilité dans les Grands Sites » et en 2014, le Réseau lance les Escapades nature sans voiture ®, concept de courts séjours en itinérance en immersion dans des sites emblématiques.
Plus récemment, le constat de l’attractivité renouvelée des espaces naturels invite les collectivités à placer les mobilités douces au centre de leurs stratégies de gestion de la fréquentation tandis que les politiques nationales les intègrent comme une composante indispensable de la lutte contre le changement climatique.
Avec plus de 40 millions de visiteurs annuels et sachant que le transport représente en France 77% des émissions de gaz à effet de serre du secteur touristique, les Grands Sites se doivent d’intégrer cette dimension dans leurs efforts en matière de sobriété énergétique et de transition écologique.
La loi d’orientation des mobilités de 2019 accélère la planification, offre des opportunités de financements et transforme en profondeur la politique des mobilités. Mais ce dynamisme entraîne une complexité liée à la superposition des compétences et des acteurs alors même que la mobilité ne peut se concevoir sans transversalité, cohérence et solidarité tant du fait du montant des investissements que de la nature même du sujet.
Les outils stratégiques sont nombreux : études de fréquentation et de mobilité, schémas d’accueil et de stationnement, schémas d’interprétation et de découverte, les appels à projets aussi… Mais quelle gouvernance mettre en place ? Comment allier mobilité touristique et mobilité du quotidien ? Comment mieux connecter les différentes échelles jusqu’au dernier kilomètre ?
Puis, à l’heure de la mise en œuvre, comment intégrer les infrastructures de la mobilité douce dans des sites patrimoniaux au paysage et à la biodiversité fragiles et protégés ? Résoudre les enjeux d’intermodalité et d’interconnexion ? Ne pas reproduire le tout routier pour des moyens de déplacement alternatifs qui portent la promesse d’une immersion ?
Si la mobilité durable est une réponse vertueuse à de multiples problématiques contemporaines, c’est aussi une offre au service du ressourcement et de l’émotion ressentie sur un site : comment respecter cette promesse ? Aller plus loin dans les offres de découverte ? Les rendre lisibles et désirables ? Ces Rencontres tenteront d’accompagner la réflexion des collectivités sur ces sujets.

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