Le projet DESSERT réunit des chercheurs, des opérateurs urbains et un centre technique pour étudier et promouvoir la désimperméabilisation des sols en ville. Face aux défis du changement climatique et de la perte de biodiversité, ce projet explore comment restaurer la fonction écologique des sols urbains, un levier essentiel pour améliorer les services écosystémiques des villes. Les travaux ont permis de mieux comprendre l’impact de la désimperméabilisation, d’étudier des retours d’expérience et d’élaborer un guide pratique pour concevoir et réaliser ces opérations. Ce guide, fondé sur des données scientifiques, aide les acteurs de l’aménagement à mettre en place des projets de désimperméabilisation pour des villes plus écologiques et vivables.
Face à l’augmentation de la population urbaine et à la densification du milieu urbain, les villes doivent s’adapter au changement climatique et au déclin de la biodiversité, en plus d’être agréables à vivre. Dans ce contexte, la prise en compte des sols dans les stratégies d’aménagement est un levier majeur puisqu’ils assurent des fonctions écologiques, en plus de rendre des services écosystémiques. Si les conséquences fortement négatives du scellement sur les propriétés bio-physico-chimiques et le fonctionnement des sols sont connues, très peu de travaux de recherche se sont pour l’instant attachés à évaluer le potentiel de refonctionnalisation des sols, en particulier via leur désimperméabilisation. C’est dans ce contexte que le projet DESSERT a été mené dans le but de mieux connaître l’état, le fonctionnement et la capacité de sols urbains à rendre des services écosystémiques avant et après désimperméabilisation. Les travaux ont abouti à : un état de l’art sur les sols urbains (état, fonction, services, lien avec l’aménagement) ; un inventaire des modalités d’imperméabilisation et de désimperméabilisation des sols et une typologie des systèmes sol-revêtement ; une meilleure connaissance des effets de la désimperméabilisation des sols urbains sur leur état, leur fonctionnement et leur aptitude à rendre des services écosystémiques à partir de retours d’expériences externes et internes au projet de chantiers de désimperméabilisation des sols urbains et d’essais en conditions de laboratoire sur des systèmes sols désimperméabilisés-plantes. Si les retours d’expériences permettent de dégager des conclusions génériques, il faut garder à l’esprit que chaque projet de descellement de sol est unique. Les modalités de descellement peuvent être variées et sont à adapter au contexte spécifique de chaque site, aux fonctions et services attendus et au temps disponible pour les atteindre. Le raisonnement des modes et des intensités de gestion doit, certes, se faire pour aller vers des sols multifonctionnels et capables de contribuer à l’accès à des villes à haut niveau de services écosystémiques, mais doit aussi prendre en compte les coûts en ressources et en énergie associés. Enfin, les partenaires du projet ont produit un guide décrivant la procédure à suivre pour concevoir et réaliser des opérations de désimperméabilisation des sols urbains. Ce guide propose une aide à la conception d’opérations de désimperméabilisation fondée sur des acquis scientifiques. Au-delà d’une description des étapes et des documents nécessaires pour mener à bien ces opérations, il souligne leur rôle fondamental pour atteindre des villes à haut niveau de fonctions écologiques et de services écosystémiques. Le guide vise à accompagner des projets concrets de descellement de sols urbains et à éclairer les acteurs qui les portent, diffusant les résultats d’une recherche collaborative et pluridisciplinaire auprès des parties prenantes liées à l’aménagement urbain.
L’AVIS DU JURY
Qui n’a pas rêvé de casser le béton de nos villes pour faire renaître la vie ? Le programme DESSERT consiste à évaluer le potentiel de refonctionnalisation des sols après désimperméabilisation, terme qui est sur toutes les lèvres aujourd’hui. En effet, on sait tous que la minéralisation des sols les stérilise, mais comment quantifier les bienfaits de l’opération inverse ? Tout est révélé par son travail de classification, de chantiers in situ et d’essais en laboratoire, qui insiste sur le fait qu’il n’y a pas de généralité absolue : à chaque situation sa palette de méthodes. Pour vous en rendre compte, dévorez vite le guide paru chez Plante & Cité en avril, fruit de cette richissime collaboration.
