Le projet explore les effets des changements climatiques sur le Massif du Mont d’Or, particulièrement sur les stations de ski en déclin sous 1200 mètres d’altitude. Il propose une approche prospective, cherchant à allier innovation et tradition pour créer un avenir durable, où la préservation des paysages, de l’agriculture et de la culture locale est essentielle. Les aménagements envisagés visent à renforcer la résilience du territoire tout en respectant son identité et son patrimoine. Comment concilier la préservation des traditions locales et les besoins d’adaptation face aux changements climatiques dans la montagne du Mont d’Or ?
À la mémoire d’une montagne. La montagne est devenue le témoin muet d’un changement irréversible. En dessous de 1200 mètres, les exploitations de domaines skiables deviennent incertaines, incitant ainsi à anticiper la transition de ces stations. Ce travail de fin d’étude propose une étude prospective pour réfléchir à l’avenir des paysages des stations de ski. Depuis des millénaires, les paysages évoluent, mais la rapidité actuelle de ces changements créé une situation d’urgence. Efforçons-nous néanmoins de voir le potentiel de ces transformations : un patrimoine d’exception en hiver comme en été, une flore riche, une agriculture prospère, et une gastronomie variée, tout cela constituant un fort patrimoine montagnard. Est-ce la peur du changement ou celle du renoncement qui nous trouble ? À travers la question de la neige, c’est l’ensemble du paysage qui doit être pris en compte, où agriculture, forêt et tourisme interagissent et se répondent. Il ne s’agit pas de percevoir ce défi comme une contrainte d’un monde en réchauffement, mais comme une opportunité de renforcer et d’améliorer une nouvelle identité territoriale par un équilibre entre tradition et modernité. Comment concilier les impératifs de préservation des atouts et des ressources locales avec la nécessité d’anticiper le déclin de la pratique du ski alpin ? Pour répondre à ces enjeux, le parti pris du projet a été d’imaginer les paysages de l’après-ski basé sur la prévision de l’arrêt du ski alpin d’ici 10 ans sur le domaine de Métabief dans le massif du Jura. La démarche paysagère initiée vient en accompagnement du projet de transition touristique de la station et du projet de labellisation en Espace Naturel Sensible du site du Mont d’Or, en accordant une plus grande attention aux populations locales et à leurs aspirations. En effet, au-delà de l’aspect climatique c’est tout une culture qui est remise en question. Le ski est devenu un art de vivre dans ces montagnes, dépassant le simple loisir, ces paysages conçus pour l’hiver, ont façonné le rythme de vie de la population. Par une reconnaissance attentive de ce qui fait le caractère et la force du paysage, nous avons exploré les différentes facettes des potentialités du massif du Mont d’Or, allant de la restauration des sentiers à la mise en scène des panoramas, en passant par la gestion du système sylvopastoral. Sous la forme d’un parcours paysager, les orientations de gestions et d’aménagements proposées sont construites autour des mêmes valeurs : respect de l’identité du site, sobriété et multifonctionnalité des aménagements. Il s’agit d’intégrer harmonieusement les besoins humains avec la préservation de l’environnement, en assurant que les projets proposés répondent aux exigences économiques, sociales et écologiques des paysages. En intégrant de nouvelles pratiques respectueuses de l’environnement et en valorisant les ressources locales, le territoire vient renforcer sa résilience tout en honorant son héritage culturel.
L’AVIS DU JURY
Ce beau diplôme porte sur un territoire vulnérable mais fort de ses grands paysages. La qualité et la clarté des documents graphiques et des propositions, déclinées de l’échelle territoire à celle du belvédère, permettent d’apprécier les enjeux dégagés comme les orientations de projets. Permettre au Massif du Mont-d’Or d’accorder l’évolution de ses paysages avec des activités humaines adaptées (un tourisme et des aménagements sobres, une gestion sylvicole et pastorale respectueuse de la diversité des milieux),
pourrait inspirer d’autres territoires de moyenne montagne… Loin de tout catastrophisme, sans recours facile à la nostalgie, mais en s’ancrant dans l’épaisseur historique des paysages, la force de ce diplôme réside dans une prise à bras le corps des réalités présentes et à venir pour se projeter de manière concrète et optimiste dans des paysages vivants et désirables.